Nous vivons probablement l'une des époques les plus particulières de l'histoire du monde. De nos jours, il y a plus d'inventions en une seule journée que pendant toute une décennie, il y a 20 ans. Et ces innovations se propagent à une vitesse jamais vue auparavant. Les gens du monde entier adoptent instantanément les mêmes pratiques, même s'ils ont à l'origine de milieux complètement opposés. Il n'y a presque plus de frontières culturelles.

Cela se produit tellement rapidement que la plupart du temps, nous ignorons les origines de ces tendances et inventions. Combiné à l'appropriation culturelle, tout ceci conduit à une confusion mondiale lorsque les gens se demandent qui étaient les inventeurs originaux. Dans cet article, vous verrez que certaines des tendances les plus en vogue associées aujourd'hui aux femmes non-africaines du monde entier ont en réalité été lancées par des femmes ou des hommes africains.

 Le parfum

Dans l'égypte antique, Néfertoum était le dieu associé à la fleur de lotus, émergeant des eaux primordiales du Noun à l'aube du temps. Il était aussi considéré comme le dieu du parfum et de l'aromathérapie, essentiellement la divinité de la fragrance. En tenant compte du fait que l'une des plus anciennes civilisations sur Terre avait un dieu spécifiquement dédié au parfum, il est plausible de supposer que ces personnes ont non seulement initié cette tendance, mais ont également joué un rôle significatif dans sa popularisation.

Le parfum dans les cultures africaines anciennes était élaboré à partir de résine d'arbre, revêtant une signification unique. Alors que les grandes marques de parfum d'aujourd'hui ont leur siège en Europe et en Amérique, la pratique elle-même a été inventée par les Africains. Les kémites avaient leurs propres parfums distincts, incorporant des ingrédients tels que la myrrhe, le safran, la cannelle, la cardamome et l'encens. Vous pouvez observer le processus de création de parfum par les femmes africaines dans l'image ci-dessus.

Les extensions capillaires

Lors des fouilles archéologiques, les chercheurs ont l'habitude de découvrir des cheveux humains épars dans des sites archéologiques et dans les tombes. Selon un article publié dans le Journal of Egyptian Archaeology, ces découvertes comprennent des perruques et des extensions capillaires. Elles étaient très courantes dans l'Égypte antique, tout comme c'est le cas aujourd'hui parmi les femmes africaines. Les femmes utilisaient des cheveux humains pour fabriquer leurs extensions et perruques, mais elles ont ensuite commencé à incorporer des crins de cheval.

Dans les communautés africaines contemporaines, la tradition de l'utilisation d'extensions et de perruques persiste, évoluant avec les tendances et les styles modernes. Le lien avec les pratiques ancestrales reste fort, soulignant l'importance culturelle persistante de la coiffure. L'utilisation de divers matériaux, inspirée par les pratiques historiques, continue de contribuer à la riche toile de la culture capillaire africaine, mêlant tradition et expressions contemporaines de la beauté.

Le bain turc

C'est un parfait exemple d'une invention africaine aujourd'hui associée à des cultures non-africaines. Même le nom lui-même renvoie directement à la Turquie moderne. Il est vrai que le bain traditionnel de style ottoman trouve son origine en Turquie, mais le hammam est un élément ancien de la culture africaine. Il était largement utilisé au Maroc, par exemple.

De plus, il a probablement été introduit en Europe par les Maures africains, qui ont apporté plusieurs innovations sur le continent lors de leur invasion de la région (Espagne). Aujourd'hui, des expressions telles que "l'expérience du hammam" sont perçues comme tendance et élégante, mais la plupart des gens n'imagineront jamais qu'elle a des origines africaines. Avant les Maures, Cléopâtre était déjà connue pour ses bains au lait et au miel, réputés pour lutter contre le vieillissement, hydrater et exfolier la peau.

Le rouge à lèvres

Une fois de plus, nous revenons aux kémites, les experts originaux en matière de beauté. Ils fabriquaient du rouge à l'aide d'ocre rouge, un pigment d'argile terrestre, et l'appliquaient avec un pinceau. Son exposition au soleil ou sa combustion améliorait sa couleur, tandis que son mélange avec de la résine assurait un effet plus durable. Les teintes préférées étaient principalement le rouge et l'orange, bien que des teintes jaunes et violettes soient également portées comme colorants pour les lèvres.

L'ocre rouge appliqué sur les joues offrait une protection quotidienne pratique de la peau contre les conditions désertiques rigoureuses. Sir John Gardner Wilkinson, dans The Manners and Customs of the Kemites, mentionne un autre pigment naturel à base d'amandes brûlées utilisé pour remplir les sourcils. On constate à quel point les anciens Africains de la vallée du Nil devaient sembler sophistiqués aux yeux des gens du monde entier. Ce niveau de sophistication reste élégant même aujourd'hui, près de 7 000 ans plus tard.

Le vernis à ongles

Parmi les grandes tendances d'aujourd'hui, il y a le vernis à ongles, visible partout sur Internet, notamment sur Instagram ou Pinterest, où toutes les formes d'originalité sont acceptées. Beaucoup ont tendance à associer cette tendance aux femmes asiatiques, probablement parce que de nombreux salons de manucure appartiennent à des personnes de cette communauté. Cependant, la vérité est qu'elle a probablement commencé avec les femmes africaines.

La noblesse et les femmes royales de Kemet (Égypte antique) la pratiquaient déjà, il y a des milliers d'années, bien que leur style soit plus discret par rapport aux designs d'aujourd'hui. Elles préféraient teindre leurs ongles avec des teintes orange vif ou rouges à l'aide de colorants au henné. Ce colorant était obtenu à partir d'une poudre rouge-orange brillante extraite des feuilles séchées du henné. On le mélangeait ensuite avec de l'eau pour former une pâte. Le henné était très populaire dans les anciennes cultures africaines et l'est toujours. Il était également utilisé comme teinture naturelle pour les cheveux, donc la tendance des cheveux rouge vif n'est pas non plus nouvelle et a sûrement aussi des origines africaines.

La profondeur du regard

Lorsqu'on pense à l'Égypte antique, l'un des éléments les plus frappants qui attire l'attention des gens est le maquillage. Ce qui serait aujourd'hui considéré comme féminin était porté à la fois par les femmes et les hommes à Kemet. En effet, ce sont les kamites (ou kémites) qui ont créé ce look emblématique. Tout comme aujourd'hui, ils utilisaient une combinaison d'eye-liner, de mascara et d'ombre à paupières pour obtenir un effet sombre et estompé, sujet de centaines de milliers de tutoriels sur YouTube sur comment obtenir ce look.

À cette époque ancienne, ils utilisaient du khôl, en traçant la forme de leurs yeux avec une épaisse ligne noire pour accentuer leur regard. Un article publié par la Royal Society of Chemistry révèle que le khôl était composé d'ingrédients naturels, principalement de la poudre de charbon de bois et de la galène (une substance à base de plomb), avec de la malachite verte (un minéral de carbonate de cuivre) utilisé pour une touche de peinture pour les yeux verts. De plus, ils croyaient que l'application de maquillage les aidait à guérir diverses maladies oculaires et protégeait leurs yeux.

Conclusion

Toutes les innovations considérées comme à la mode aujourd'hui sont issues de l'esprit créatif des Africains noirs qui vivaient en Afrique du Nord à cette époque. Alors que certains attribuent ces développements au "Moyen-Orient", il est crucial de reconnaître que le concept de Moyen-Orient est une construction des élites européennes. Son but était de dissocier la grande civilisation de Kemet des Noirs d'Afrique et d'établir un lien avec l'Asie.

Cependant, des preuves historiques ont réfuté cette idée, révélant que les bâtisseurs de la civilisation de Kemet venaient de l'intérieur du continent africain, et non du Moyen-Orient. Les habitants originaux des régions aujourd'hui appelées le Moyen-Orient étaient considérés comme des étrangers et des ennemis par les kémites.

Source principale : mrimhotep.org